29
Juillet
2011
|
02:00
Europe/Brussels

La SLS AMG GT3 est tout le portrait de la mythique Mercedes-Benz 300 SEL 6.8 AMG

Le 30 juillet 2011, l’écurie étoilée Black Falcon sera sur la ligne de départ des 24 heures de Spa-Francorchamps (Belgique) au volant d’une Mercedes-Benz SLS AMG GT3 arborant le numéro 35. Le bolide aux portes papillon est le portrait craché de la Mercedes-Benz 300 SEL 6.8 AMG sur laquelle Hans Heyer et Clemens Schickentanz ont remporté la victoire dans leur catégorie et fini second au classement général il y a 40 ans. Kenneth Heyer, le fils de Hans, sera l’un des pilotes de la SLS AMG GT3. Au total, sept GullWings participeront à ce classique belge des courses d’endurance.

 

La 63e édition des 24 h de Spa-Francorchamps sera l’occasion de commémorer l’étonnant succès que la Mercedes-Benz 300 SEL 6.8 AMG signa en 1971 en s’adjugeant, pour sa première sortie, la 1re place dans sa catégorie et le 1er accessit au général. Alignée par l’écurie privée Black Falcon, la SLS AMG GT3 est une réminiscence visuelle de la légendaire voiture de grand tourisme qui valut à AMG de devenir célèbre du jour au lendemain. Sa livrée rouge, son numéro 35 et les autocollants du sponsor sont autant de clins d’œil au passé et donnent presque aux deux bolides AMG l’apparence de jumelles.

 

Lors du double tour d’horloge spadois, cette GullWing très spéciale sera conduite par Kenneth Heyer (31 ans, Wegberg), Thomas Jäger (34 ans, Munich) et Stéphane Lémeret (37 ans, Ophain-Bois-Seigneur-Isaac, Belgique). Kenneth Heyer participe à des courses automobiles depuis 2000 et, pour son 40e anniversaire, il marche dans le sillage de son père Hans, auteur avec son coéquipier Clemens Schickentanz du sensationnel succès obtenu en 1971 par AMG sur le même circuit.

 

Kenneth Heyer : « C’est un grand honneur pour moi d’amener, 40 ans exactement après le succès de mon père, la Black Falcon SLS AMG GT3 sur la ligne de départ des 24 heures de Spa-Francorchamps. Avec mes coéquipiers, je vais tenter de décrocher au moins la deuxième place. Il ne fait pas de doute que notre voiture suscitera une vive attention sur la ligne de départ par son aspect rappelant la légendaire Mercedes-Benz 300 SEL 6.8 AMG, mais c’est naturellement la réalisation d’une bonne performance qui prime. La SLS AMG GT3 a les moyens de monter sur le podium, mais comme nous le savons tous, une course de 24 h n’est pas une course comme les autres. »

 

Hans Heyer : « Je pense que c’est une idée formidable d’engager à Spa-Francorchamps, 40 ans après notre victoire dans notre catégorie et notre deuxième place au général, une SLS AMG GT3 semblable à « ma » 300 SEL 6.8 AMG. Je souhaite évidemment bonne chance à l’écurie Black Falcon et à mon fils Kenneth et je serais enchanté qu’il finisse au moins second ! »

 

Ola Källenius, président de Mercedes-AMG GmbH : « Ce projet d’aligner aux 24 heures de Spa une SLS AMG GT3 créée à l’image de la Mercedes-Benz 300 SEL 6.8 AMG de 1971 mérite qu’on l’applaudisse des deux mains. Je souhaite bonne route à Kenneth Heyer, à ses coéquipiers et à l’écurie et cliente Black Falcon. Il va sans dire que, chez Mercedes-AMG, nous croisons aussi les doigts résolument pour les autres écuries privées qui disputeront l’épreuve sur la SLS AMG GT3. Entamé en 2010, le programme de compétitions de nos clients roulant sur la GullWing a pris un bon départ et la SLS AMG GT3 a tout de suite montré qu’elle possède un grand potentiel en course. A ce jour, nous en avons vendu 35 exemplaires à des écuries privées du monde entier. »

 

Hans Werner Aufrecht, fondateur d’AMG et président du conseil de surveillance d’HWA AG : « Pour moi, ce projet illustre à merveille la passion que l’on peut mettre à s’investir dans les sports moteurs. Il est impressionnant aussi de voir combien AMG a évolué 40 ans après notre deuxième place aux 24 heures de Spa en 1971. Je croise les doigts pour Kenneth Heyer et, bien entendu, pour les autres écuries qui s’aligneront sur SLS AMG GT3. »

 

En plus de la Black Falcon numéro 35, six autres SLS AMG GT3 rouleront à Spa-Francorchamps. En voici les écuries et les pilotes :

· Koen Wauters (B)/Anthony Kumpen (B)/Mike Hezemans (NL), numéro 15, KRK Racing Team Holland (Belgique). Le duo Kumpen/Hezemans a gagné l’épreuve en 2009 ;

 

· Raf Vanthoor (B)/Marius Ritskes (NL)/Bernhard Van Oranje (NL)/Dennis Retra (NL), numéro 16, KRK-Racing Team Holland (Belgique) ;

· Kenneth Heyer (D)/Thomas Jäger (D)/Stéphane Lémeret (B), numéro 35, Black Falcon (Allemagne) ;

· David Jones (GB)/Godfrey Jones (GB)/Mike Jordan (GB), numéro 90, Preci Spark Team (Grande-Bretagne) ;

· Andrii Lebed (UA)/Bret Curtis (USA)/Peter van de Kolk (NL)/Jeroen van de Heuvel (NL), numéro 46, Black Falcon (Allemagne) ;

· Olivier Panis (F)/Nicolas Lapierre (F)/Eric Debard (F)/Grégoire Demoustier (F), numéro 54, Graff Racing (France) ;

· Philippe Haezebrouck (F)/Massimo Vignali (I)/Gilles Vannelet (F)/Mike Parisy (F), numéro 55, Graff Racing (France).

 

Les 24 heures de Spa-Francorchamps constituent un classique du calendrier international des épreuves d’endurance. Disputée pour la première fois en 1924, la course s’est déroulée sur le circuit de 14,8 km jusqu’en 1978. Depuis 1979, elle a lieu sur un tracé plus court (7 km). Lové dans les Ardennes belges, ce temple de la course automobile est le circuit favori de bien des pilotes. Cette année, 70 voitures au volant desquelles se relayeront 250 pilotes, se sont inscrites à une organisation régie par les règlements GT3 et GT4 de la FIA. Le départ sera donné à 16 h 00 le 30 juillet 2011.

 

Informations complémentaires : www.total24hours.com

 

On trouvera plus de détail sur la Mercedes-Benz SLS AMG GT3 à l’adresse : www.mercedes-amg.com/slsgt3

Trois show-cars commémoreront le succès historique de 1971

 

AMG commémorera le succès de 1971 en exposant trois voitures dans les paddocks de Spa-Francorchamps : la 300 SEL 6.8 AMG, la SLS AMG GT3 et, en vedette, la S 63 AMG « Thirty Five ». Cette berline ultra-performante a été modelée à l’identique sur la routière de course historique de 1971, à ceci près que, sous le capot, vrombit le V8 biturbo AMG de 5,5 l à injection directe d’essence, combustion à jet dirigé et injecteurs piézo-électriques. Intégré de série à la configuration de la S 63 AMG, ce bloc AMG a été lancé en 2010. Il produit jusqu’à 420 kW (571 ch) et passe pour le moteur le plus efficace de son segment.

Deuxième place historique pour AMG en 1971

 

En 1971, les 24 heures de Spa ont été l’occasion pour AMG, fondée 4 ans plus tôt, de faire ses débuts en compétition. Deux pilotes aguerris, Hans Heyer et Clemens Schickentanz, se partageaient le volant de la voiture. AMG était tout, sauf favorite de ce classique belge des épreuves d’endurance : à l’époque, le plateau comptait de puissantes rivales telles que Ford Capri RS, BMW 2800 CS, Chevrolet Camaro, Opel Commodore ou Alfa Romeo GTA. Personne ne s’attendait à ce que cette grande berline tout droit sortie d’Affalterbach, une petite ville de province en Souabe, tienne la dragée haute à des écuries confirmées.

Surprenante 5e place sur la grille de départ pour AMG

 

Mais, la quatre-portes rouge avait déjà montré toute l’étendue de ses capacités lors des essais, Clemens Schickentanz y signant le cinquième temps. Chez AMG, personne ne s’attendait à occuper le 5e rang d’un peloton fort de 60 voitures. La véloce berline au grand empattement, qui était aussi, soit dit en passant, la seule Mercedes engagée, intriguait les 80 000 spectateurs. La pôle position était occupée par la grande favorite, la Chevrolet Camaro pilotée par Ivo Grauls et Peter Hoffmann. Suivaient l’Alpina-BMW 2800 CS de Niki Lauda/Gérard Larousse, puis la première Ford Capri d’usine, aux mains de Dieter Glemser et d’Alex Soler-Roig, et la Schnitzer-BMW 2800 CS pilotée par Rauno Aaltonen et Helmut Kelleners. Au total, 60 voitures de grand tourisme allaient rouler contre le chrono sur le circuit ardennais, alors encore long de 14,1 km, avec, au volant, des noms aussi illustres que Hans-Joachim-Stuck, Jochen Mass, Toine Hezemans, Willy Kauhsen, Achim Warmbold ou Rainer Braun.

 

Lors du premier tour, Hans Heyer, qui assurait le premier relais dans la 300 SEL 6.8 AMG, parvint à se hisser en troisième position juste derrière la Ford Capri (Glemser/Soler-Roig) et la Chevrolet Camaro (Grauls/Hoffmann). A l’issue d’une course fertile en péripéties, dont de soudaines trombes d’eau sur le coup de minuit et le retrait de nombreux concurrents, la « 35 » franchit la ligne d’arrivée au second rang tout de suite derrière la Capri d’usine de Glemser/Soler-Roig. En 24 heures, la berline d’AMG avait parcouru exactement 308 tours. Sans connaître le moindre ennui mécanique. Une sensation absolue.

 

Contrastes : un habitacle aux inserts de bois exotique lancé à 265 km/h

 

Hans Heyer a gardé un très agréable souvenir de cette course : « Nous savions que nous pouvions gagner, mais les autres l’ignoraient ! ». La berline d’AMG était imbattable en ligne droite, mais les freins, pour l’essentiel empruntés à la version de série, n’avaient pas tout à fait la puissance voulue pour le poids de la voiture (1 635 kg). « Mais sur l’ancien tracé spadois, les disques avaient tout le temps de refroidir et personne ne pouvait nous rattraper dans les longues lignes droites », se rappelle celui qui affiche aujourd’hui 68 ans au compteur. Nantie d’une vitesse de pointe de 265 km/h, la 300 SEL 6.8 AMG était faite pour le rapide circuit belge. Quant à l’équipement intérieur, il détonait par son luxe avec des éléments de série comme la direction assistée, la suspension pneumatique, des tapis de sol, des panneaux de porte et un tableau de bord habillé de bois exotique. Les spectateurs massés le long de la piste adoraient cette grande costaude et le grondement de son V8. « L’outsider est vite devenu la coqueluche du public », confie Hans Heyer.

Luxe : la Mercedes-Benz 300 SEL 6.3, embryon d’une voiture de course

 

Techniquement, la berline de course d’AMG dérivait de la Mercedes-Benz 300 SEL 6.3. Sortant 184 kW (250 ch) à 4 000 tr/min et atteignant 220 km/h en pointe, cette dernière était la voiture de série allemande la plus rapide de son temps. L’augmentation de la cylindrée totale (de 6 330 à 6 835 cm3) n’expliquait pas à elle seule la hausse de la puissance à 315 kW (428 ch) à 5 500 tr/min et du couple (de 500 à 608 newtons mètres). Erhard Melcher, cofondateur d’AMG, a « fignolé » le huit-cylindres en appliquant de vieilles recettes : des arbres à cames rectifiés avec précision et des culbuteurs modifiés, des bielles légères, de nouveaux pistons Mahle, des soupapes d’admission élargies, des chambres de combustion modifiées, des conduits d’admission et d’échappement polis, un nouveau conduit d’admission à deux papillons et un système d’échappement de course ont permis d’améliorer l’écoulement des gaz et d’atteindre des régimes moteur plus élevés. L’endurance a été améliorée en installant un refroidisseur d’huile auxiliaire et un vilebrequin équilibré avec minutie.

 

Les passages de roue ont été évasés pour pouvoir y loger les roues légères en magnésium de 10 x 15 et 12 x 15 pouces empruntées à une voiture d’essai C 111. Les portières ont été réalisées en aluminium pour abaisser le poids du véhicule de 1 830 à 1 635 kg. Des bras de suspension plus grands sur le train avant, un essieu arrière plus robuste à différentiel renforcé et soufflets pneumatiques plus petits au réglage plus dur ont achevé de métamorphoser la berline en une bête de course.

 

Le JT allemand relate cet exploit sensationnel

 

Inespérées, la victoire décrochée dans sa catégorie et la seconde place conquise au général lors de ces 24 heures de Spa-Francorchamps ont valu à AMG, fondée en 1967, une célébrité foudroyante et marqué le début d’une impressionnante réussite. Même la télévision allemande a parlé de cette prouesse inattendue. « C’était certainement une sensation à l’époque », se souvient Hans Werner Aufrecht, fondateur d’AMG. L’audace dont Aufrecht et son associé Melcher ont fait preuve en inscrivant une berline de luxe remaniée à cette classique des épreuves d’endurance, a été pleinement récompensée.

 

Les 11 et 12 septembre 1971, la 300 SEL 6.8 AMG s’est ensuite alignée aux 2 x 6 heures Paul Ricard, accompagnée par une 300 SEL 6.3 à moteur AMG inscrite à titre privé. En livrée jaune cette fois, la 300 SEL 6.8 AMG a participé aux essais préliminaires des 24 heures du Mans en mars 1972, mais elle était absente lors de la course proprement dite, en juin. Elle a toutefois disputé les 24 heures du Nürburgring en juin 1972 et les 200 milles de Nuremberg, organisés sur le Norisring le 6 août 1972. Hans Heyer y remporta la victoire avec sa berline quatre portes – repeinte en rouge – dans la catégorie des voitures de tourisme de série et spéciales de plus de 2 000 cm3.

 

La 300 SEL 6.8 AMG ne devait plus goûter à d’autres victoires : une modification des règles de course décidée par la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA) mit fin à sa carrière, seules les voitures à cylindrée totale de cinq litres maximum étant désormais autorisées à participer à l’European Touring Car Trophy. AMG vendit sa berline de course au conglomérat français Matra qui la convertit pour effectuer à grande vitesse des essais de pneus d’avions. On ignore quel fut son sort par la suite. Au printemps 2006, Mercedes-AMG en a construit une réplique en s’inspirant de la documentation d’origine afin de donner une suite à ce qui fut une belle aventure sans pareille.