27
Juin
2005
|
02:00
Europe/Brussels

La Mercedes-Benz 190 SL a 50 ans

C’était il y a cinquante ans, en mai 1955, que débutait la production de la 190 SL. Elle marquait le début d’une longue série de roadsters Mercedes-Benz qui ont perduré jusqu’à ce jour. La première SL fut produite à un tirage respectable de 26.000 exemplaires.


En septembre 1953, l’importateur américain de Mercedes-Benz, Hoffman, fut invité par la direction de Mercedes-Benz à participer à une réunion relative à la 300 SL. On y discuta de nouveaux concepts et de débouchés aux États-Unis. À un moment donné, la direction proposa de construire un cabriolet à deux portes sur la base de la nouvelle berline 180. Hoffman n’en voyait pas l’intérêt, à moins que ce modèle ne ressemblât autant que possible à la spectaculaire 300 SL (‘portes papillons’). Il fut finalement décidé de proposer un prototype de roadster lors de l’exposition de New York de 1954.
Le développement du roadster fut extrêmement rapide. Les premières esquisses furent prêtes après seulement deux semaines, suivies d’une maquette 1:10 après quatre semaines, d’un modèle 1:5 après douze semaines et d’un modèle 1:1 en bois après vingt semaines. Après un total de 150 jours, le prototype lui-même trônait au Salon de New York ! Mais l’opération n’aurait jamais pu aller aussi vite sans quelques tours de passe-passe. Ainsi, le nouveau roadster empruntait un maximum de pièces de la Mercedes 180. Y compris le châssis, qui fut tout bonnement raccourci et formait avec la carrosserie une construction autoportante.

Les noms d’antan


Les réactions au Salon de New York furent à ce point enthousiastes que Mercedes-Benz décida de passer à la production en série. La 190 SL fit ses débuts officiels au Salon de Genève de 1955, où elle fut présentée en trois versions : un cabriolet A (le nom traditionnellement utilisé à l’époque par Mercedes-Benz pour désigner ses cabriolets à deux places), un coupé avec toit amovible (‘hard top’) et un coupé-cabriolet équipé aussi bien d’un toit amovible que d’une capote en toile. Comme Mercedes-Benz estimait que sa 190 SL était déjà assez généreusement équipée, elle conçut une liste d’options délibérément courte. Les acheteurs pouvaient encore personnaliser leur voiture avec une sellerie en cuir et un set de bagages sur mesure, des pneus aux faces latérales blanches, un rétroviseur extérieur du côté passager et des phares antibrouillard. Mais l’accessoire le plus populaire fut assurément la radio Becker. Cette marque fabriquait alors d’excellentes radios qui garantissaient une splendide restitution sonore, mais ne pouvaient malheureusement pas recevoir les stations FM. Une antenne électrique figurait dès lors aussi sur la liste des accessoires. L’intérieur était également fini avec goût : le tableau de bord en métal était peint dans la couleur de la carrosserie, tandis que le haut et le bas étaient recouverts du même tissu que les sièges. La caractéristique qui faisait vraiment l’unanimité était toutefois la beauté du design, qui rappelait irrésistiblement la 300 SL. La 190 SL avait du sex-appeal et allait jouer un rôle dans bien des films de l’époque.

La 190 SL et le sport automobile

À l’époque, nombre de particuliers nantis achetaient une voiture de sport pour participer à titre personnel (et à leurs propres frais !) à toutes sortes de compétitions sportives automobiles. L’usine proposait à ce type de clients un kit de transformation composé de portières en aluminium dépourvues de fenêtre et de poignée, avec un petit pare-brise en plexiglas. Elle leur conseillait par ailleurs de démonter les deux pare-chocs, afin d’alléger la voiture. C’est ainsi que naquit une 190 SM ‘préparée’. Une autre possibilité pour profiler la 190 SL comme voiture de sport était la participation au Mille Miglia en 1955. L’usine avait même, spécialement à cette occasion, équipé une 190 SL d’une injection d’essence. Les modèles de série conservaient en revanche leur carburateur. En 1956, une 190 SL participa au Grand Prix de Macao, où elle décrocha la première place dans sa catégorie et la seconde place au classement général. Au cours de la même année, une autre 190 SL remporta la victoire dans sa catégorie au Grand Prix de Casablanca, tandis que le Rallye de Hong Kong se solda en 1958, pour la 190 SL, par un triomphe au classement général.

Enfin, une 190 SL avec moteur diesel signa une performance remarquable en établissant un nouveau record de 24 heures sur le circuit de Hockenheim. Vitesse moyenne : 124 km/h. Elle remit ça — fût-ce avec moins d’éclat — à Monza en 1961.

Une silhouette inchangée

Les lignes extérieures n’allaient quasiment pas changer. Ce n’était d’ailleurs pas nécessaire, puisque la 190 SL était encore exactement aussi séduisante en 1960 qu’à ses débuts en 1955. Les modifications se sont donc concentrées sur le plan technique. Six mois seulement après le lancement de la voiture, les rapports de transmission dans la boîte de vitesses étaient déjà modifiés. L’installation d’un servofrein de série en 1956 marqua un progrès appréciable. C’est également cette année-là que le capot et le couvercle du coffre à bagages furent réalisés en tôle. La matière choisie à l’origine était l’aluminium, mais les problèmes causés par la rigidité du matériau avaient incité Mercedes-Benz à revoir son choix. En 1959, l’avènement du ‘hard top’ équipé de la nouvelle lunette arrière panoramique ne passa pas inaperçu. Non seulement il améliorait la visibilité, mais il laissait en outre pénétrer plus de lumière, ce qui faisait paraître l’habitacle plus spacieux.

La descendance

En 1955, la 190 SL était innovatrice et originale. La reconstruction de la R.F.A. était achevée, et posséder une 190 SL était un signe de prestige. C’était une voiture pour les gens qui avaient réussi et voulaient le montrer. Mais, au début des années ’60, la situation du marché avait totalement changé.

Pour Mercedes-Benz, cela signifiait qu’il fallait trouver une héritière à la 190 SL, car il était inconcevable d’abandonner totalement l’idée SL. Le succès avait été trop important pour que l’on pût s’y résigner, surtout en Amérique, où les voitures de sport importées jouissaient d’un énorme statut. Les États-Unis prenaient d’ailleurs à leur compte quarante pour cent de la production, contre vingt pour cent pour l’Allemagne. Le reste était distribué dans le monde entier, partout où Mercedes-Benz était représentée et même jusqu’en Australie.

La 190 SL disparut en 1963 pour céder la place à la SL suivante : la 230 SL. Son cinquantenaire sera célébré cette année dans des clubs automobiles aux quatre coins de la planète.

Classe SLK : une nouvelle étoile est née

Sur le plan historique, l’évolution est logique. Plusieurs décennies après son lancement, la désormais célèbre Classe SL se devait d’accueillir une petite sœur. Au milieu des années 90, Mercedes-Benz avait initié un programme stratégique sans précédent. L’arrivée d’un roadster compact était considérée comme la réponse naturelle à la volonté de dynamiser la gamme tout en stigmatisant la sportivité innée de la marque Mercedes-Benz. La nouvelle Classe SLK était née. En allemand, les lettres « SLK » évoquent les notions de « sportivité, légèreté et compacité ».
Une nouvelle fois, Mercedes-Benz avait créé la surprise en démontrant qu’un petit roadster, synonyme d’agrément authentique, pouvait également briller par sa qualité et son niveau de sécurité. Une attention toute particulière avait été accordée au toit entièrement escamotable en acier, qui permettait d’utiliser la SLK toute l’année et sans aucun compromis.

La SLK se distinguait aussi par sa sécurité exemplaire. Les deux arceaux fixes logés derrière les sièges assuraient une protection optimale et, en combinaison avec les montants A particulièrement résistants, garantissaient un niveau de sécurité très élevé même lorsque le toit était escamoté. Les plus optimistes adeptes de Mercedes-Benz n’auraient jamais pu deviner que ce roadster allait connaître un tel succès. A l’origine, le volume maximal de production prévu s’élevait à 35.000 unités par an environ. En 1997, ce sont cependant plus de 55.000 SLK qui sont sorties des lignes de production. Quasiment un tiers de tous les roadsters compacts vendus dans le monde à cette époque étaient des SLK. Lorsque la production de la SLK s’est arrêtée, pas moins de 314.000 exemplaires avaient trouvé un acquéreur.

Depuis 2004 : encore plus de puissance, de sécurité et d’agrément

La deuxième génération de la Classe SLK, lancée au printemps 2004, perpétue cette tradition tout en affichant une sportivité et un dynamisme encore plus affirmés, et en offrant un plaisir de conduire supérieur. 72.000 exemplaires ont déjà été vendus dans le monde, un chiffre dépassant largement le record enregistré par le précédent modèle au cours de sa meilleure année.

Grâce à ses puissants moteurs, son nouveau châssis, sa direction directe et sa boîte de vitesses à six rapports d’une grande précision, la SLK de la deuxième génération affiche un comportement encore plus dynamique. Le nouveau roadster de Mercedes-Benz transcende les qualités qui caractérisaient déjà son prédécesseur, en offrant un toit escamotable optimisé et synonyme de gain de place, des systèmes de sécurité encore plus innovants et des nouveautés exclusives telles que la transmission automatique 7G-TRONIC à sept rapports ou le système de chauffage de nuque AIRSCARF (options). Mercedes-Benz propose quatre modèles : la SLK 200 KOMPRESSOR à moteur quatre cylindres, les SLK 280 et SLK 350 à moteurs V6, et enfin la version Mercedes-AMG disposant d’un moteur huit cylindres.

Le design du plus récent roadster de Mercedes-Benz affiche un dynamisme tout aussi affirmé avec sa face avant exclusive en V, sa calandre ajourée et son double embout d’échappement. Grâce à tous ces détails stylistiques évoquant la Formule 1, la SLK rappelle les origines de ce roadster biplace au sein d’une marque possédant une riche tradition en matière de roadsters, une tradition qui est née voici exactement 50 ans.