11
Juin
2010
|
02:00
Europe/Brussels

La S 63 AMG « Thirty-Five » face à la 300 SEL 6.8 AMG: Comparatif entre deux générations d’un modèle unique

Larges, spectaculaires et dotées d’une authentique robe de voiture de course, ces deux berlines Classe S très spéciales sont issues des ateliers d’AMG. La première est une voiture de Tourisme de compétition datant de 1971, la 300 SEL 6.8 AMG. La seconde, c’est la show-car S 63 AMG. Arborant la même décoration et le célèbre numéro « 35 », cette nouvelle Classe S hautes performances commémore un succès historique. Le 25 juillet 1971, une berline quatre portes au coloris rouge vif franchissait la ligne d’arrivée au deuxième rang des 24 Heures de Francorchamps. Du jour au lendemain, AMG rentra dans l’histoire grâce à ce triomphe obtenu dès sa première course par cette berline.

Au volant de cette berline AMG, les très expérimentés Hans Heyer et Clemens Schickentanz s’étaient relayés durant 24 heures. A l’occasion de cette épreuve de longue haleine, AMG était loin de faire figure de favori puisqu’elle affrontait une concurrence redoutable composée des Ford Capri RS, BMW 2800 CS, Chevrolet Camaro, Opel Commodore et Alfa Romeo GTA. Personne ne s’attendait à voir cette imposante berline de luxe provenant de l’usine d’Affalterbach en terre souabe tenir la dragée haute aux équipes de référence sur le circuit de Francorchamps.

La 5ème place sur la grille pour AMG

Dès les essais, cette berline quatre portes de couleur rouge avait affiché son potentiel quand Clemens Schickentanz parvenait, à la surprise générale, à signer le cinquième meilleur temps. En fait, même chez AMG, personne n’avait espéré se retrouver en cinquième position sur une grille de départ comptant 60 voitures. Les 80.000 spectateurs étaient curieux de voir ce que valait cette berline rouge dotée d’un long empattement, seule Mercedes en lice. La Pole Position avait été réalisée par la voiture favorite, la Chevrolet Camaro d’Ivo Grauls et Peter Hoffmann, suivis par la BMW 2800 CS Alpina de Niki Lauda et Gérard Larousse. La troisième meilleure performance était à mettre à l’actif de la Ford Capri d’usine confiée à Dieter Glemser et Alex Soler-Roig, qui devançaient la BMW 2800 CS Schnitzer pilotée par Rauno Aaltonen et Helmut Kelleners. Pas moins de 60 voitures de Tourisme étaient prêtes à s’élancer à l’assaut des 14,1 kilomètres de l’anneau ardennais. Et sur ces voitures, des noms aussi prestigieux que Hans-Joachim-Stuck, Jochen Mass, Toine Hezemans, Willy Kauhsen, Achim Warmbold et Rainer Braun.

Dès le premier tour, Hans Heyer parvenait à hisser la 300 SEL 6.8 AMG à la 3ème place derrière la Ford Capri (Glemser/Soler-Roig) et la Chevrolet Camaro (Grauls/Hoffmann). Au terme d’une course très animée et marquée notamment par une tempête vers minuit et de nombreux incidents, la « 35 » franchissait la ligne d’arrivée à la deuxième place derrière la Capri d’usine de Glemser et Soler-Roig. En 24 heures, la berline AMG avait parcouru 308 tours sans rencontrer le moindre problème technique. Ce résultat était simplement sensationnel.

265 km/h en pointe et bois exotique

Hans Heyer se remémore avec plaisir cette épreuve : « Nous savions que nous pouvions gagner, mais les autres ne le savaient pas encore ! » La berline AMG était imbattable en ligne droite. Par contre, son système de freinage étroitement dérivé de celui du modèle de route éprouvait des difficultés à composer avec le poids de la monture (1635 kilos). « Sur l’ancien circuit de Francorchamps, les disques avaient suffisamment de temps pour se refroidir et aucun autre concurrent ne pouvait nous suivre en ligne droite », se souvient l’ancien pilote, aujourd’hui âgé de 67 ans. Avec sa vitesse de pointe de 265 km/h, la 300 SEL 6.8 AMG était taillée pour le très rapide tracé ardennais. L’intérieur dégageait une atmosphère empreinte de luxe avec ses équipements d’origine, tels que la direction assistée, les suspensions pneumatiques, les tapis de sol, les panneaux de porte et un tableau de bord garni de bois exotique. Les spectateurs situés le long de la piste ne manquaient pas non plus d’exprimer leurs encouragements aux pilotes de cette longue berline dont le V8 émettait une sonorité unique. « Cet outsider est rapidement devenu le favori du public », poursuit Hans Heyer.