15
Mars
2001
|
01:00
Europe/Brussels

L'arrivée de l'hydrogène avec trois autobus à pile à combustible : projet de test en Islande

  • Des autobus à piles à combustible à l'essai pour le transport urbain en Islande

  • Une joint-venture va étudier les applications complémentaires de l'hydrogène et des piles à combustible

Le projet islandais de développement d'une politique axée sur les ressources en hydrogène entre aujourd'hui dans une nouvelle phase. Un programme indépendant des réserves en combustibles fossiles sera en effet mis en œuvre, dans un premier temps sous la forme de trois autobus à combustible DaimlerChrysler pour la ville de Reykjavik.

Icelandic New Energy Ltd. est une joint-venture fondée en 1999 par DaimlerChrysler, Norsk Hydro, Royal Dutch/Shell et le consortium islandais Vistorka hf. (EcoEnergy Ltd.) Cette société a pour objectif de définir les méthodes et moyens pour transformer intégralement le système énergétique islandais et en arriver à l'utilisation de sources énergétiques locales renouvelables. Dans ce cadre, elle étudie les possibilités de remplacer la majorité des sources d'énergie fossiles utilisées dans le secteur des transports par des carburants à base d'hydrogène.

L'Islande produit environ 67% de son énergie à partir de sources énergétiques renouvelables, principalement l'énergie hydraulique et l'énergie géothermique. Dans le passé, ces sources énergétiques peu coûteuses ont notamment permis au pays de connaître une importante croissance économique. Si les ménages et l'industrie utilisent aujourd'hui quasiment uniquement des sources énergétiques renouvelables, les transports constituent le seul secteur de l'économie qui fait encore appel majoritairement aux combustibles fossiles, ce qui signifie donc qu'il est potentiellement possible de faire des économies importantes à ce niveau.
Les énergies géothermique et hydraulique sont disponibles en abondance en Islande. Elles offrent les conditions idéales pour la production à faible coût d'hydrogène par le biais de l'électrolyse. Autre processus de transformation énergétique, la conversion en méthanol des dioxydes de carbone contenus dans les gaz produits par l'industrie du métal pourrait réduire de manière substantielle les émissions de CO2 en Islande. Si ce système s'avère économiquement rentable dans le futur, l'hydrogène produit en Islande pourrait parfaitement être exporté dans d'autres régions du monde.

Dans un premier temps, les infrastructures nécessaires pour assurer l'approvisionnement des autobus à pile à combustible seront mises en place. La période d'essai concret de ces autobus débutera dans environ deux ans lorsque l'usine de production d'hydrogène et la station d'approvisionnement seront opérationnelles. Au cours de cette phase du programme, les transports publics de Reykjavik utiliseront trois autobus à pile à combustible DaimlerChrysler durant deux ans. Pour DaimlerChrysler, ce projet permet de familiariser la clientèle avec cette nouvelle technologie de la pile à combustible et de la faire progresser.
L'évaluation de la phase d'essai sera suivie du lancement commercial progressif de ce système dans les autobus urbains en fonction des progrès réalisés dans le domaine des piles à combustible. Par ailleurs, des applications futures complémentaires sont à l'étude pour l'utilisation de la technologie de la pile à combustible pour les transports publics et privés en Islande. Si elle devrait déjà être utilisée dans les autobus urbains, la technologie de la pile à combustible pourrait également faire son apparition sur les voitures particulières et dans la flotte des bateaux de pêche islandais.

L'arrivée de cette technologie sur les bateaux est une solution très intéressante puisque la très importante flotte islandaise des bateaux de pêche représente une grande partie de la consommation énergétique totale du secteur du transport. Icelandic New Energy va commander des études de faisabilité afin d'évaluer le potentiel de la technologie de la pile à combustible dans les différentes branches du secteur des transports en Islande et de créer une base pour les activités futures, sous la forme notamment de programmes complémentaires de démonstration.